LE PARRAIN DE LA PROMOTION



États des services du général Kœnig

Sergent
Aspirant
Sous-lieutenant
Sous-lieutenant
Lieutenant
Capitaine
Commandant
Lieutenant-colonel
Lieutenant-colonel
Colonel
Général de brigade
Général de brigade
Général de division
Général de corps d'armée
Général d'armée

26 janvier 1918
22 février 1918
3 juin 1918 (à titre temporaire)
25 mars 1919
3septembre 1920
25 juin 1932
1er juillet 1940
25 novembre 1940 (à titre temporaire)
25 décembre 1940
25 juin 1941
12 août 1941 (à titre temporaire)
5 juin 1942
25 mai 1943
25 juin 1944
20 mai 1946




Décorations et citations du général Kœnig

Décorations françaises

Grand-Croix de la Légion d'honneur
Croix de la Libération
Médaille Militaire
Croix de Guerre 1914-1918
Croix de Guerre des Théâtres d'opérations extèrieures
Croix de Guerre 1939-1945
Croix du combattant
Médaille des Évadés
Médaille interalliée 1914-1918
Médaille de la Résistance avec rosette
Médaille coloniale (agrafes Maroc, Sahara, Libye, Bir-Hakeim, Tunisie)
Médaille de l'aéronautique
Médaille commémorative 1914-1918
Médaille commémorative 1939-1945
Médaille commémorative des services volontaires dans la France Libre
Médaille de la reconnaissance française

Citations

Ordre de la division (02/09/18)
Ordre de l'armée (26/09/18) conférant la Médaille militaire
Ordre du bataillon (02/08/21)
Ordre de la division (10/06/33)
Ordre du corps d'armée (12/06/34)
Ordre de l'armée (28/12/44) portant promotion au grade
d'Officier de la Légion d'honneur (rang du 29/06/40)
Ordre de l'armée (30/12/44) portant promotion au grade de
Commandeur de la Légion d'honneur (rang du 25/06/42)
Ordre de l'armée (10/05/41) portant élévation à la dignité de
Grand Officier de la Légion d'Honneur (rang du 01/09/44)
Ordre de l'Armée portant nomination Compagnon de la Libération

Décorations étrangères

Croix de l'Épée d'Arménie (Arméniens de France)
Grand-Officier de l'Ordre de Léopold (Belgique)
Grand-Croix de la Couronne (Belgique)
Croix de Guerre 1940-1945 avec palme (Belgique)
Grand-Croix de l'Ordre du Dannebrog (Danemark)
Commandeur de la Légion du Mérite (États-Unis)
Médaille d'Or de la Convention The Historical Society of the New World (États-Unis)
Compagnon honoraire du Distinguished Service Order (Grande-Bretagne)
Compagnon de l'Ordre du Bain (Grande-Bretagne)
Grand-Officier de l'Étoile d'Anjouan (Grande Commore)
Grand-Croix de l'Ordre Georges 1er (Grèce)
Grand-croix de l'Ordre grand-ducal de la Couronne de chêne (Luxembourg)
Grand-Croix d'Adolphe Nassau (Luxembourg)
Croix de guerre (Luxembourg)
Grand-Croix magistrale de l'Ordre de Malte
Grand-Cordon de l'Ordre du Ouissam alaouite (Maroc)
Médaille du Mérite militaire chérifien (Maroc)
Grand-Croix de l'Ordre de Saint-Charles (Monaco)
Grand-Croix de l'Ordre de Saint-Olaf (Norvège)
Croix de Guerre avec glaive (Norvège)
Médaille de Guerre (Norvège)
Grand-Croix de l'Ordre d'Orange-Nassau (Pays-Bas)
Commandeur de l'ordre militaire de Virtuli Militari (Pologne)
Médaille de la Résistance avec rosette (Pologne)
Ordre de Souvorof de 1re classe (Russie)
Étoile du 2e degré de l'Ordre du Lion blanc pour la Victoire (Tchécoslovaquie)
Croix de Guerre 1939-1945 (Tchécoslovaquie)
Grand-Croix de l'Ordre de l'Éléphant blanc (Thaïlande)
Grand Cordon du Nichan Iftikar (Tunisie)


La promotion 1970 — 1971
de l'École militaire interarmes a reçu le nom de
« Général KŒNIG »

Portrait du général d'armée Kœnig

Général d'armée Marie-Pierre Kœnig,
probabement en 1947.

Pierre Kœnig (1898—1970),
un sergent devenu maréchal.

Le général Kœnig est particulièrement connu pour son rôle en tant que commandant de la première brigade française libre lors de la bataille en Libye de Bir Hakeim (26 mai au 11 juin 1942). Sous son commandement, 3 700 hommes résistent aux assauts des armées allemandes et italiennes de l'Afrika Korps, commandées par le général Erwin Rommel, dix fois plus nombreuses et mieux équipées.

Sergent en 1917 et envoyé sur le front, un an plus tard il est déjà décoré de la Médaille militaire et promu sous-lieutenant. Après l'armistice, il sert en Silésie, dans les Alpes, en Allemagne, puis au Maroc.

Capitaine à la 13e demi-brigade de la Légion étrangère en 1940, il rejoint la France Libre. Il participe à la tentative de ralliement de Dakar puis aux ralliements du Gabon et du Levant. Colonel en 1940, général en 1941, il commande les Français Libres à Bir Hakeim et pendant la seconde bataille d'El Alamein.

Commandant les Forces françaises de l'intérieur en 1944, il est gouverneur militaire de Paris à la libération de la ville. En 1945, il est chargé de l'arrestation du maréchal Pétain à Vallorbe, à la frontière suisse.

Il sera pendant quatre ans gouverneur militaire de la zone d'occupation française en Allemagne avant de quitter l'uniforme en 1949.

Optant ensuite pour une carrière parlementaire, il est pressenti pour se présenter à l'élection présidentielle de 1953. Il est ministre de la Défense nationale et des forces armées en 1954 et 1955, puis il quitte la vie politique en 1958.

Il meurt en 1970 et est élevé à la dignité de maréchal de France à titre posthume en 1984.

Pourquoi ?

Extraits du livret souvenir de la promotion, daté du 24 avril 1971

Le monde où nous vivons semble parfois s'adapter avec difficulté aux conséquences du progrès technique et scientifique.

Certains esprits troublés en viennent parfois à remettre en question les structures et les valeurs traditionnelles ; à affirmer leurs droits tout en méconnaissant leurs devoirs.

L'armée ne reste pas en marge du progrès, et ses réalisations le prouvent, mais, chargée de l'exceptionnelle mission de défendre la Nation par la force des armes, elle doit, dans un cadre en pleine évolution, préserver le capital de traditions et de vertus que lui ont légué ses glorieux anciens.

Pour l'officier, la voie apparaît toute droite, toute simple, mais qui peut affirmer qu'une carrière ne connaîtra pas des moments difficiles, des moments où le doute s'opposera à la foi, où l'hésitation affaiblira la détermination.

Or « si ceux qui manient la force française venaient à se décourager, il n'y aurait pas seulement péril pour la Patrie, mais rupture de l'harmonie générale. »

Général de Gaulle



Pour vaincre le découragement, quels meilleurs guides que les exemples offerts par les grandes figures qui illustrent notre histoire ; cette conviction doit se concrétiser par le choix d'une action, d'une image, d'un nom qui, le moment venu, s'imposera à nous pour galvaniser nos énergies et raviver notre courage.

Le nom de promotion, facteur de rapprochement intellectuel et d'unité de pensée, a valeur de symbole.

Il marque la volonté de cohésion des élèves officiers et garantit une solidarité sans faille lorsque, par la suite, les voies deviendront divergentes.

Il « confère l'unité des tendances, provoque l'ardeur et féconde le talent. »

Nous avons choisi pour notre promotion une figure exemplaire : le général Kœnig.

Orgueil de la France, il incarne pour nous les vertus de chef. Ses actions d'éclat pendant la première guerre mondiale, son activité inlassable au cours des opérations de pacification du Maroc, le fait d'armes de Bir Hakeim et son œuvre à la tête des Forces françaises de l'intérieur illustrent une existence consacrée entièrement au succès de la France.

Bir Hakeim, et, comme d'ailleurs, les autres succès militaires et politiques du général furent rendus possibles par sa volonté de fer et sa lucidité profonde, mais aussi par une générosité exceptionnelle qui le poussait à se passionner pour les causes les plus humbles et une droiture qui, inspirant d'emblée confiance et respect, lui ont donné une autorité morale incomparable.

Au cœur de chacun de nous existe une force vive, prête à agir et à s'exprimer. L'exemple du général Kœnig la maintiendra toujours en éveil.

S'il le fallait, demain, les élèves officiers de la promotion pourraient être dignes de leur glorieux parrain.